Le mariage traditionnel… Quand l’amour n’a pas de prix.

Publié le par Claire et Loïc

Fin septembre, nous avons été conviés à deux mariages traditionnels coup sur coup. Nous avons pu nous plonger davantage dans la culture congolaise. Pour le deuxième mariage, nous étions invités par le père du marié, Monsieur Jean qui a eu la gentillesse de nous expliquer les différentes étapes du mariage.

 

Le mariage traditionnel est le premier mariage que célèbre un couple congolais qui choisit de s’unir. C’est un préalable indispensable au mariage civil et religieux. Il représente avant tout l’union de 2 familles matérialisée par la remise d’une dote par la famille du marié à celle de sa femme.

 

Le mariage débute avec l’arrivée de la mariée en voiture conduit par un membre de sa famille. Comme bien souvent, la famille ne dispose pas de voiture, le convoi mime l’arrivée du véhicule provoquant les rires des invités. Bien que le véhicule soit fictif, le chauffeur vient d’abord demander un soutien financier pour payer la réparation du véhicule qu’il n’arrive pas à faire démarrer. La mariée arrive ensuite voilée. Il se peut comme lors du deuxième mariage que lorsque que l’on soulève le voile, ce ne soit pas la vraie mariée que l’on a amenée. Le convoi fait alors demi-tour pour revenir avec la bonne cette fois-ci.

La mariée doit ensuite retrouver son mari qui s’est dissimulé parmi les invités.

 

La suite de la cérémonie est centrée autour de la remise de la dote.

Préalablement au mariage, la famille de la mariée a établi une liste de tous les objets et sommes d’argent attendus dans la dote et l’a transmise à la famille du marié quelques temps avant. Lors du mariage, chaque famille est représentée par un porte-parole, choisi pour ses talents d’orateur qui se charge de l’animation et de la remise de la dote. En plus d’une somme d’argent en liquide, la dote contient en général une tenue complète pour le père et la mère de la mariée, de l’alcool et du matériel de cuisine. Nous remarquons qu’il y a plus de bière et de whisky que ce que la liste ne l’exige. Monsieur  Jean nous explique que c’est une pénalité que doit la famille car les mariés ont eu des enfants avant le mariage !

 

La dote représente la somme que la famille a investi pour élever sa fille. La dote augmente si la mariée a fait des études ou que le mari a un travail rémunérateur. Elle représente en général une somme très importante au regard des revenus des familles. Elle nécessite donc que la famille du marié se cotise pour la payer. Quand nous demandons si l’on peut négocier la dote, Monsieur Jean me fait signe que non. Ce serait perçu comme un manque de sentiment à l’égard de sa future femme.

 

La cérémonie se poursuit dans une ambiance bon enfant avec les discours des chefs de famille sur les exigences morales du mariage et les embrassades des mariés. Elle s’étire ensuite tard dans la nuit avec un repas et des danses. Ces deux journées furent pour nous une belle occasion de vivre la culture congolaise et de se rappeler que quand on n’aime, on ne compte pas, enfin presque…!

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G
Bonjour. J'ai bien aimé votre article et j'espère que vous avez apprécier passer ce moment avec nous. Je suis congolaise et j'aimerai apporter un éclaircissement sur un élément dont vous avez fait<br /> mention portant sur la négoce de la dot. La dot peut être négociée par les deux familles durant les pour- parlers mais ce ne sont pas toutes les familles qui l'accepte. En effet, si vous avez la<br /> chance de tomber sur une famille très ouverte et très compréhensive et non égoïste qui ne fait pas de l'argent le nerf du mariage, la dot peut- être négociée. Ce n'est en aucun cas une insulte<br /> envers la mariée car il ne s'agit pas ici d'acheter une femme ou de vendre sa fille au plus offrant mais plutôt de l'honorer elle et sa famille. C'est un geste tout simplement symbolique. Donc dans<br /> les familles censées la négociation est admise. Il faut faire avec ce qu'on a.
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A
Bonjour,<br /> Je suis une ancienne volontaire DCC en Palestine. Et je souhaiterais avoir des informations sur votre mission à la Bouenza et plus précisément sur les conditions de vie là bas, dans les villes de<br /> cette région.<br /> Si toutefois vous êtes d'accord pour me renseigner, voici mon adresse mail (cecilepauchon@gmail.com). Et dans ce cas je vous exposerai plus précisément mes questions.<br /> Je vous remercie d'avance !<br /> En espérant que votre retour en France se passe bien.<br /> Cécile
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